Durant le printemps et l’été, votre association Mieux Vivre à Gentilly a réalisé un mini-recueil des récits et expériences de concertations telle qu’organisées par la Ville, sous l’égide de l’ancienne maire comme du nouveau maire désigné.
Affichage sélectif
- 20 mars 2024
Des affiches des réunions de concertation, sur les parois des stations de bus…(ci-contre). Les Gentiléens se déplaçant en véhicule seraient-ils des êtres à part non concernés ?
« Il y a bien des sucettes pour tout ce que la Ville compte d’événements culturels (Zig Zag) et de campagnes gratuites (matériel scolaire gratuit, 1ère ville à mener ce genre de don). Mais pas pour un sujet aussi crucial et stratégique que les concertations du PLUi ?… »
- 15 avril 2024
Des beaux tracts sur papier glacé ont été glissé dans chacune des boîtes aux lettres des Gentiléens (y compris des immeubles neufs …) pour les inviter en grandes pompes à la réunion largement ouverte de restitution sur le PLUi où était prévu le Vice-président de l’EPT. A côté de cela, les réunions de concertation faisant appel à l’expertise citoyenne étaient plus que « fermées’, comprenaient 3 chaises ; les affiches d’information n’étaient pas parvenues dans les boîtes aux lettres et les affiches restaient peu visibles, collées au fond des abri-bus.
« Involontaire…vraiment ? »
- A la même période
Des affiches scotchées au bas d’immeubles occupés par des Gentiléens de longue date, et connus comme tels, mais non présentes dans les résidences privées neuves… ?
« Là encore, la ville fait-elle une différence de traitement avec les nouveaux habitants, trop « bobos » ? »
Affichage tardif
Diffuser une information de réunion 48 heures avant, c’est ne pas anticiper que des personnes doivent pouvoir s’organiser pour se libérer une soirée entière souvent.
« Cela n’est pas rare; cela fait l’impression de décisions précipitées de concerter la population ».
Horaires inadaptés, public non représentatif
- Fixer des horaires trop tôt (16-19h) ne permet pas (non plus) à nombre de Gentiléens actifs de se rendre aux réunions de ‘concertation’. Les actifs sont de fait écartés de certaines réunions en semaine, commençant à 18h alors qu’ils seraient désireux d’y participer.
- De même, pour les élus, faire des rencontres de quartier en plein après-midi vers 15-16h ne permet pas de récolter un avis représentatif des Gentiléens, notamment des mêmes actifs qui souhaiteraient que leur avis compte tout autant que celle collectée en journée.
« Quel dommage que des habitants interrogés sur ce créneau soient finalement les seuls à donner un avis qui ne serait pas partagé si d’autres riverains n’étaient pas au travail ou avaient pu être là ».
Affichage invisible
- Des affiches pour convier à des réunions sur des sujets fondamentaux d’orientations de la ville sont collées texte tournés ‘vers l’intérieur’ dans les commerces, au bas des immeubles…
- Les affiches pour informer des fêtes et autres événements culturels sans enjeux : collées pour être visibles « de l’extérieur…
- Imaginez pour l’enquête publique de la modification n+6 du PLU ! Le rapport, de manière édulcorée, a relevé que l’affichage sous la responsabilité de la Ville était bien trop discret et dans des lieux n’enregistrant qu’un faible passage. Les édiles ont dû s’y reprendre afin d’améliorer la visibilité de la publicité de l’enquête publique.
« Il y a un culte du secret cultivé par les élus, lorsqu’il y a des enjeux stratégiques ».
Préparation des rencontres avec les administrés
- Mars 2024, atelier-concertations PLUI : des objectifs affichés peu explicites, affiches en format A5 (tout petit) scotchés dans quelques halls d’immeubles ça et là…et arrêts de bus.
L’invitation aux ateliers-concertations s’est avérée discrète, non objectivée et diffusée trop peu de temps avant la première réunion: peu dans les commerces et fléchant uniquement les personnes empruntant les transports en commun.
Les Gentiléens ont à peine le temps de prendre connaissance de la réunion du 22 Mars que celle-ci a lieu, donc sans eux, faute de participant informé !
« Les élus n’attendaient pas grand-chose de cette concertation à voir la faible capacité des salles choisies et également le nombre restreint de chaises ».
Résultat : un rendez-vous manqué avec les Gentiléens le 22 Mars et une confusion certaine dans les autres concertations où il a fallu se débrouiller à 30 avec 3 chaises.
Une semaine plus tard, chacun a pu constater un contraste flagrant avec la communication tous azimuts pour la grande restitution du PLUI à la salle des fêtes ; la mairie montre donc qu’elle est capable de bien communiquer et de bien recevoir les administrés quand elle y a un intérêt.
- En Décembre 2022, en Conseil municipal, a été évoqué le projet de citystade rue des Aqueducs, sur la base d’une concertation menée auprès de Gentiléens en 2008, renouvelée en 2016 lors de la livraison de la ZAC Lénine. Soit 8 ans après le premier recueil des avis. 16 ans après, les riverains attendent que commence la concertation, une concertation actualisée des priorités environnementales et climatiques, et qui laisserait une part de décision aux habitants du quartier.
En effet, résidant à moins de 14 mètres de l’emplacement du futur citystade et exposés à de fortes chaleurs dans un périmètre entouré de tours d’habitations, de nombreux habitants, anciens résidents comme nouveaux, ont fait une demande répétée de reconsidérer le projet d’artificialisation de la pleine terre destinée à accueillir le citystade. Il était question de revoir le projet dans ses contours au vu de l’urgence climatique et des priorités à accorder au territoire. La mairie persiste dans son choix de citystade, au nom des concertations d’il y a 8 et 16 ans.
- En Juillet 2023 en outre, une concertation à propos du citystade était enfin arrachée par la population. Dans une salle comble, chacun pensait y exprimer enfin son opinion face aux élus , mais bien vite, des slides de la présentation permettaient à l’auditoire de constater que la décision à propos de la construction de l’aire de jeux avait été déjà prise par les édiles de la ville. Lire l’article « A l’Ouest le Chaperon vert cessera-t-il d’être gris ? ».
Information sur la base d’éléments fiables
Les maquettes de la construction du citystade telle que présentée avaient achevé de faire comprendre aux riverains que les choix de design qui leur étaient soumis n’étaient en réalité que de faux-choix : le 1er montrant un citystade très massif, le 2nd un citystade très citadin le 3e étant un citystade à la structure allégée « à la brésilienne » (sic) avec – on aurait dit – une moindre emprise au sol et sans grillages hauts.
« Le choix est donc orienté et guidé d’avance ».
Information sur la base d’éléments tout court
Le rapporteur – maire-adjoint – admettait en plus l’inadmissible : les maquettes virtuelles n’étaient « pas à l’échelle …» (sic), ce qui donnait un aperçu biaisé sans donner à voir l’emprise au sol, sans représenter les grillages hauts, ….
Des habitants insatisfaits attendent…une autre concertation après la concertation
Face à cette qualité de concertation discutable, il reste donc à obtenir des concertations véritables pour les prochaines sessions prévues sine die, afin de laisser les riverains et les associations de défense des espaces verts espérer co-construire en lien avec les élus. Bien évidemment, ceux-ci ont à l’esprit que les priorités des territoires et des quartiers sont actualisables et, en tout état de cause, ne sont plus celles de 2008.
Or, depuis Novembre 2023, le futur espace de l’artisanat immédiatement voisin de l’emplacement de pleine terre dédié au citystade, sera affublé d’un bâtiment (en cours de construction) sur son flanc ouest. Soit 5 étages là où il n’aurait dû y avoir qu’une cour herbée ou un jardin privé.
Cela représentera un ombrage pour la résidence neuve de l’autre côté de la rue, distante de moins de 12 mètres. Le projet d’extension ou plutôt d’élévation a été autorisé dans la plus grande discrétion en Octobre 2023 par la mairie, qui n’ignorait pas la grogne antérieure et la tentative de riverains – et celle d’un commissaire-enquêteur au travers des points relevés dans son rapport – d’alerter sur les risques d’une densification et de l’artificialisation continue du quartier du Chaperon Vert.
« Dans ce contexte de mécontentements cumulés, la suite de concertation à propos du citystade est une attente forte ».
Dans notre article « Un projet tombé du ciel », MVG tentait également de décrire l’inexplicable : comment un projet annoncé indirectement, sans aucune présence d’édile puisqu’ils étaient tous portés absents, sans aucune diffusion d’aucun document officiel de quelque nature que ce soit, ait pu poursuivre son avancée ? Discrétion, quand tu nous tient… Une élue – elle-même absente – rapportait alors abusivement que le quartier a été bel et bien concerté.
Assurance d’une neutralité de ‘concertation’
En réunion publique, les images virtuelles (conceptions assistées par ordinateur) font des émules parmi les acteurs publics et architectes, mais le procédé semble à double tranchant : les riverains ayant le cerveau droit développé s’interrogent encore sur les caractéristiques des projets ainsi « donnés à voir » : dimensions absentes, emprise au sol non indiquées, hauteur des grillages non représentés, matériaux non explicités, etc. Il ne faudrait pas privilégier les représentations avec un effet WOW! garanti au détriment des spécificités d’un projet exposées au public. Cela pourrait constituer, à force, un détournement de l’attention de l’auditoire de l’essentiel…
Sans information chiffrée (comme pour un projet en somme) et sans mise à l’ échelle, on ne peut parler véritablement de concertation préparée, et d’élus soucieux d’emporter l’adhésion des administrés, ni de leur partager des informations justes.
« Les concertations n’en sont pas » rapportent plusieurs personnes assidues aux réunions de la Ville.
Ensuite, donner la parole aux enfants apparaît être une très bonne idée : réellement spontanée, la parole donnée aux enfants aurait eu pour but de préserver une équité de l’opinion citoyenne. Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier et apparaissent très tôt conscients et sensibilisés aux causes végétales et animales. Pour clore la séance, passer le micro à un enfant habillé en tenue de foot venu témoigner « je veux un citystade » est une chose. Inviter le Conseil Municipal des Enfants, représentatif de la parole des enfants-citoyens à réfléchir et à s’exprimer sur une infrastructure, décidée par des adultes mais à leur usage, n’en aurait été que plus représentatif. Cela n’a hélas ! pas été proposé.
Assurance que tout.e un.e chacun.e peut s’exprimer librement
Si un citoyen se fait : provoquer, insulter, injurier en réunion publique, il appartient aux élus de faire la police dans la réunion qu’elle organise. Il est parfaitement anormal que certaines personnes s’acharnent sur d’autres ou cherchent à les intimider afin de les faire revenir sur leur opinion, ou les faire taire. Cela nuit à la qualité et à la neutralité des débats autour d’un projet.
Les échanges devraient pouvoir se dérouler à Gentilly dans un temps de parole équitable, dans le respect des opinions d’autrui ou de leur appartenance politique.
Qui à ce jour peut témoigner avoir jamais entendu un élu de Gentilly rappeler à l’ordre un habitant invectivant un autre habitant, dans un atelier de concertation ? Surtout quand l’auteur est un appui pour la Ville et le parti majoritaire. En outre, la police de l’audience est bel et bien assurée lorsque c’est un élu qui est invectivé par un administré. Il y est remis bon ordre.
Alors, ‘concertation’ à Gentilly, par Gentilly : êtes-vous satisfait de la façon dont vous êtes concertés au sujet des projets de Gentilly ? Faîtes des commentaires, et continuez de nous partager vos expériences et anecdotes sur ce sujet de fond que suit votre association MVG.