Suggestion de balade d’automne

Dans quelques mois, derrière les arbres du fond, le regard viendra buter sur la façade Sud d’un immeuble, «les terrasses de la Bièvre » dessiné sur l’image ci-dessous. Il s’agit d’un bâtiment situé au 14-20 rue du Moulin de la Roche, d’une hauteur de plus de 18 mètres, qui va notamment contribuer à ombrager une voie relativement étroite. Il comporte 54 logements sur six niveaux. Des panneaux de promotion nous apprennent que les acquéreurs bénéficient d’un nouveau dispositif d’accession à la propriété, le bail réel solidaire (BRS), qui conduit à séparer la propriété du terrain de celle de logements. «Le BRS permet à des ménages modestes de devenir propriétaire d’un logement neuf situé en zone tendue, et ce, à un prix abordable». La commune a participé au projet du promoteur en lui vendant une parcelle de terrain communal et en adoptant l’argumentation de la «viabilité économique» pour répondre négativement aux demandes des riverains visant à réduire la hauteur du bâtiment. On remarquera enfin que le projet est situé le long de la Bièvre dans le dernier endroit de Gentilly où l’aménagement des bords de Bièvre aurait pu être simple. C’est sans doute pour faire oublier cet abandon que le dessin de la façade montre une végétation luxuriante.

La forte pente du coteau a protégé jusqu’ici le quartier des constructions sur son coté Est et il garde encore des surfaces végétalisées sous la forme de jardins privés, à comparer avec leur récente disparition intégrale rue Fraysse contre les bâtiments de SANOFI. Un autre projet immobilier semble en gestation à l’entrée de la rue du Moulin de la Roche, ce qui va sans doute compléter l’alignement froid des façades d’un coté de la rue.

Pour résumer l’opération, on peut estimer que celle-ci est le résultat final de l’activité d’un promoteur qui a acquis un terrain constructible et l’a aménagé, des services municipaux qui ont vérifié le respect du règlement d’urbanisme en suivant les prescriptions de la préfecture en faveur des logements et enfin des besoins des acquéreurs qui vont pouvoir se loger. Bref, pour bousiller la nature en ville, il suffit de laisser fonctionner le Système…La destruction d’un patrimoine végétal constitue une atteinte manifeste à l’environnement et à la santé publique, mais il faut admettre qu’il n’y a aucun coupable à l’issue de cette opération…Autrement dit, circulez, il n’y a rien à voir …

Il reste encore peu de temps aux promeneurs pour apprécier les vestiges de la végétation préservée dans le quartier et nous encourageons nos lecteurs à s’y promener pour en profiter avant que la banalité urbaine commune ne s’y installe.

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