Lundi 22 avril, à l’Hôtel de Ville de Gentilly, la Salle des Fêtes était comble pour écouter la restitution du cycle dit « de concertation » sur la modification du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI). La réunion a débuté par les discours introductifs de M. Fatah Aggoune, maire de Gentilly, et de M. Camille Vielhescaze, Vice-président de l’EPT Grand-Orly Seine Bièvre et 1er adjoint de la Ville de Cachan – qui s’est dit très impressionné par la population venue nombreuse – et s’est poursuivie par une présentation des orientations retenues par la Ville et par l’EPT en termes d’aménagements et de programmations.
F. Aggoune, a rappelé que le « PLUI allait engager et façonner le territoire de 24 communes pour les 15 années à venir ».
3 secteurs principaux sont concernés : le Centre-ville élargi, de l’hyper-centre à Porte de Gentilly, le nord de la rue Gabriel Péri et le sud de l’avenue Paul-Vaillant-Couturier.
Quatre thématiques ont été esquissées durant la réunion : l’habitat, le cadre de vie, les commerces et services, et les mobilités :
A – Habitat
F. Aggoune a réitéré l’engagement historique de la ville pour l’habitat social abordable. Il y aurait « un toit pour tous ».
Il a évoqué que la révision du PLUI intervenait sous une forte pression foncière et a mis en avant la complexité de répondre en même temps à des objectifs comme un fort taux de logements sociaux sur le territoire commune, le développement d’activités (bureaux, commerces et artisanat) et de services à la population ainsi que la nécessité de conserver une ville respirable face à l’urgence climatique, chose rendue possible selon le maire par « la verticalité« .
Il a été annoncé la conservation des immeubles de logement social avenue Mahsa Jina Amini (ex-2e avenue), dans le quartier du Chaperon Vert, avec un engagement de les rénover, sans que cette promesse – qui excède les prérogatives de la Ville et de l’EPT – n’ait été assortie d’un calendrier.
B – Cadre de vie et urgence climatique
L’idée de la création d’une trame verte Est-Ouest émerge. Celle-ci partirait de la rue Gabriel-Péri (en vis-à-vis de la future gare Kremlin-Bicêtre Hôpital) et se prolongerait rue Benserade, et via le Parc Picasso, la rue de la Paix et la rue Romain Rolland, passerait au-dessus de la voie de RER B (parvis de couverture), par-dessus l’A6, et via le mail des Tilleuls aboutirait à la Promenade des Aqueducs. Une autre trame, bleue, paralléliserait le cours de la Bièvre avec un renforcement végétalisé tout du long (voir les tracés verts ci-dessous).
Concernant la place donnée aux espaces verts, il a été affirmé que ceux-ci seraient augmentés dans la même proportion que l’évolution de la population, de manière à conserver le même ratio de m² d’espace vert par habitant (ci-contre).
Les questions réitérées de la salle sur les méthodes et calculs ayant mené à ce constat n’ont abouti qu’à une réponse évasive.
Il serait bon que la manière de décompter les espaces verts soit normée, ne serait-ce qu’au sein des 24 communes de l’EPT.
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Le maire a indiqué avoir entendu que les habitants appelaient à davantage de concertation s’agissant du « citystade ». De nouveau l’appellation semble réhabilitée. Lire aussi : A l’Ouest, le Chaperon vert cessera-t-il d’être gris ?
Le projet de la municipalité de susciter des constructions autour du complexe sportif Maurice Baquet, qui impliquerait de détruire des arbres inclus dans une zone pourtant classée ‘Zone naturelle’ au centre de la ville, a également été l’objet d’un débat, suscité notamment par les propos contradictoires du maire selon lesquels les arbres « seraient sanctuarisés ».
C – Commerces & Services
Le caractère commercial de l’hyper-Centre-ville serait à l’avenir davantage protégé, sans qu’il ait été expliqué ce qui changerait par rapport à la réglementation existant dans le PLUI actuel.
L’école supérieure d’électricité, dite Supélec, envisagerait d’implanter un centre d’apprentissage en face du Parc Kellerman.
D – Mobilités
La circulation piétonne en vis-à-vis de l’Hôpital du Kremlin-Bicêtre serait revue, sans qu’un délai ait été annoncé mais évidemment bien après l’ouverture fin juin de la nouvelle station de la ligne 14 et les Jeux Olympiques, alors que cela aurait pu être anticipé indépendamment de la révision du PLUI. Nadine Herrati, 3e adjointe (ancienne tête de liste écologiste qui a quitté très récemment EELV) devrait présenter prochainement un schéma de mobilités.
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Après deux heures de présentation rôdée tel un ballet, le temps consacré aux questions-réponses, insuffisant par rapport aux présentations, n’a pas apporté les clarifications espérées.
L’enjeu de la réversibilité des bureaux
Le collectif Le Cri de la Grue a soulevé la problématique de la réversibilité des 80 000 m² de constructions de bureaux de ces dernières années, en particulier des 40 000m² de surfaces de bureaux en tête de l’avenue Lénine et des 39 000 m² construits par l’investisseur SCOR rue du Président Allende. F. Aggoune et C. Vielhescaze ont convenu que la réversibilité des constructions de bureaux est essentielle. Pour autant, selon le maire de Gentilly, une ville doit pouvoir attirer des emplois d’où le maintien de zonages économiques. Au risque de « rater le passage vers la transition écologique » ?
L’impact, ou non, de l’expression citoyenne
L’une des interrogations persistantes parmi les citoyens de Gentilly est : en quoi l’expression citoyenne influe-t-elle sur les orientations de la Ville ? A la question précisément posée de l’influence des réunions ayant précédé celle du 22 avril 2024, aucune réponse n’a été apportée.
Certes, le cabinet de conseil en stratégie urbaine et territoriale La Fabrique de la Ville, missionné par les élus, a présenté son compte-rendu des vœux exprimés durant les ateliers dits des 28 mars et 3 avril 2024 au titre du « recueil de l’expertise d’usage citoyenne ». Mais consulter n’est pas concerter, ainsi que l’association MVG le détaillera dans son tout prochain « Manifeste de la concertation territoriale ».
Le calendrier du PLUI
Le calendrier des opérations d’aménagement présentées a été questionné, en raison de l’ampleur des aménagements dont la réalisation serait censée intervenir en quatorze années.
Par exemple, pour préserver ou améliorer la mise à disposition de locaux aux associations, conformément aux demandes exprimées, il faudrait avoir finalisé l’opération de construction à la place de l’ancien collège Pierre Curie puisque la construction d’un nouveau complexe à usage mixte (logements, bureaux, commerces, équipements publics) comprenant un centre scolaire et des locaux associatifs y est envisagée. La fermeture du centre scolaire Gustave Courbet, dont les élèves devraient rejoindre ce nouveau centre scolaire, ne pourrait intervenir qu’ensuite.
Sur le plan administratif, le maire a indiqué que les opérations de construction évoquées seraient organisées sous le régime juridique d’une zone d’aménagement concertée multi-sites dite « ZAC multi-sites », outil dans lequel la municipalité aurait le dernier mot puisqu’elle est déjà propriétaire de l’essentiel des terrains, choisira l’aménageur, pourra lui imposer ses contraintes et objectifs et définira en amont un schéma de financement.
La phase de consultation des communes et personnes publiques du PLUI et l’enquête publique devrait durer jusque 2025, où elle s’achèvera par une phase d’approbation puis l’entrée en application. Encore actuellement, la phase 1 de travail sur les orientations d’aménagement et de programmation restent ouvertes… Affaire à suivre.
Des commentaires à faire à l’Etablissement Public Territorial Grand Orly Seine Bièvre, chef d’orchestre du PLUI ?
Vous pouvez le contacter en remplissant ce formulaire, en écrivant à l’adresse plui@grandorlyseinebievre.fr ou à l’adresse postale : Monsieur le Président de l’EPT Grand-Orly Seine Bièvre – Immeuble Askia – 11, rue Henri Farman – BP 748 – 94398 Orly Aérogare Cedex, en précisant en objet « Concertation PLUI ».
MVG
ANNEXES : les 3 ZONES CONCERNEES PAR LES TRANSITIONS URBAINES
